Pour supprimer le stress, un bon remède : cuisiner et déguster
Sujet: Editorial

«Il faudrait toujours être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple», disait plaisamment le poète Jacques Prévert.
Et la meilleure façon de l’être, n’est-ce pas de festoyer sans se ruiner ?
Inutile d’aller dans une gargote à la mode. C’est chez soi qu’il faut s’emparer de la cuisine, cultiver son appétit, et jouer les potes au feu.
Ouvrir une bonne bouteille, mitonner un plat odorant et savoureux, c’est faire preuve de civilisation.
Les hommes qui cuisinent sont plus subtils, plus créatifs et plus complets.
Toutes les femmes en conviendront.
Ils savent reconnaître les épices et les condiments, éplucher les légumes, tourner une sauce, réussir un braisage, apprécier le fruité d’un vin et le servir à bonne température.
L’idéal même est qu’ils fassent leur marché.
Non seulement pour connaître (enfin !) le prix des choses, mais pour choisir avec goût et discernement.
La cuisine, aujourd’hui, n’est plus une corvée.
Elle génère du bonheur et propage du plaisir.
C’est un retour aux vraies valeurs conviviales.
Nos lecteurs, hommes et femmes, qui sont des passionnés, savent que si on met la main à la pâte, ce n’est pas nécessairement meilleur mais c’est nettement plus satisfaisant.
Et surtout plus excitant.
Il est facile aujourd’hui de s’initier à la cuisine. Les bons livres, à tous les prix, abondent. Inutile de faire du sophistiqué, de la world-bouffe, des recettes complexes de grands chefs.
Non, ce qu’il faut, c’est retrouver, loin des élucubrations gustatives, les saveurs et les parfums du terroir dans un style escoffien  réactualisé.
Cuisiner, c’est combattre l’analphabétisme culinaire, c’est rechercher et encourager les artisans qui mettent tout leur savoir-faire au service de la qualité, c’est partir à la découverte de produits oubliés ou de nouveautés intéressantes pour l’odorat et les papilles.
Mieux vaut un cassoulet bien fait,un pot-au-feu d’anthologie, une blanquette succulente, une fricassée de turbot aux asperges et morilles, une persillade de poulet en gelée, des crêpes soufflées à la vanille que les turlupinades trempées dans la papaye ou dans une marinade à l’origan mentholé des tambouilleurs modernes.
On redécouvre le charme du plat unique, des recettes familiales et bourgeoises,la lotte à la provençale, le vol-au-vent (qui peut être de poule au blanc ou de maquereau fumé), les poivrons farcis au riz, ou l’émincé de bœuf aux piments.
C’est passionnant comme un roman policier bien troussé.
C’est une recette infaillible pour mieux profiter de la (bonne) vie en éloignant le stress et pour aiguiser ses facultés sensorielles.
Le vieux dicton est toujours actuel : quand l’appétit va, tout va.
                                                                                 
Jacques Kother








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