Brabant Wallon : mon dîner catastrophe
Sujet: Coup de coeur

Chaque vendredi, sauf en été, dans «Demandez le programme» (entre 8h 30 et 9h), animé par Philippe Callet, Jacques Kother, du magazine gastronomique Le Guide des Connaisseurs, qui est aussi le chroniqueur gastronomique de Bel RTL, donne sur l'antenne de Bel RTL sa bonne adresse hebdomadaire (émission transmise en direct sur RTL TVI). Cette semaine, ce sera sa plus mauvaise expérience. Elle a eu lieu en Brabant Wallon.
 
Philippe Callet : Tout n’est pas toujours très rose dans le domaine de la gastronomie. Jacques Kother du magazine Le Guide des Connaisseurs va nous le confirmer. Vous avez connu cette semaine quelques mésaventures.
 
Jacques Kother : Les bons restaurants sont très nombreux en Belgique, les mauvais aussi : manque de qualité et banalité. Il faut oser le dire.
Je suis allé cette semaine incognito dans un restaurant du Brabant wallon. On m’en avait dit énormément de bien. L’attachée de presse du restaurant y avait amené quelqu’un que je connais bien et qui m’en avait fait un éloge assez dithyrambique : des plats attrayants,  très copieux, un service très attentif, aux petits soins, un décor moderne magnifique, et, cerise sur le gâteau, une sublime mousse au chocolat géante, présentée avec talent.
C’était à midi.
Moi, j’y suis allé un soir.
 
Philippe Callet : Et là, c’était la catastrophe…
 
Jacques Kother : Le décor moderne, très sombre, était si mal éclairé qu’on pouvait à peine lire la carte. Les serveurs papotaient au bar. Le premier plat, un chèvre chaud, est arrivé tout froid. Il a fallu le renvoyer en cuisine. Il est revenu enfin chaud sauf les petites tranches de lard qui le garnissaient et qui sont restées frigorifiées. Finalement le fromage était tellement rassis qu’il donnait des crampes d’estomac. Les plats de viande étaient corrects. Les frites, molles à l’intérieur, n’avaient aucune ambition d’être croustillantes. Le pain n’était pas venu seul. Il avait fallu le réclamer. La fameuse mousse au chocolat avait diminué de moitié, servie dans une sorte de verre à moutarde, et elle avait tout perdu de sa superbe et de son moelleux.
 
Philippe Callet : On voit ainsi que le chroniqueur gastronomique n’est pas toujours heureux.
 
Jacques Kother : Il faut se méfier des invitations, trop belles pour être vraiment honnêtes, de certains déjeuners trop bien organisés. Mais il faut dire aussi que dans notre métier, il y a parfois des curiosités. Ainsi, le guide Lemaire dont l’édition 2007 est toujours introuvable, a envoyé aux restaurateurs une circulaire pour les avertir que l’édition 2008 est en préparation et que les rédacteurs attendent une invitation pour deux pour venir manger gratuitement chez eux.
 
Philippe Callet : Ce qui provoque quelques remous…
 
Jacques Kother : Evidemment, comment distribuer des bonnes ou des mauvaises cotations quand on est invité ? Imaginez la tête du restaurateur qui se verrait rétrograder par un guide et son équipe de pique-assiettes, après les avoir reçus gracieusement à leur demande.
C’est une pratique inédite et l’idéal, c’est toujours d’y aller incognito, de goûter en conscience, bref d’agir avec sérieux, de façon honnête, avec le goût juste.
Ce qu’il nous faut, ce sont des guides annuels de restaurants crédibles.
Et heureusement, il y en a.
 
 








Cet article provient de 'Le Guide des Connaisseurs'
http://www.leguidedesconnaisseurs.be

L'URL de cet article est:
http://www.leguidedesconnaisseurs.be/article1638.html