Chaque vendredi, sauf en été, dans «Demandez le programme» (entre 8h 30 et 9h), animé par Philippe Callet, Jacques Kother, du magazine gastronomique Le Guide des Connaisseurs, qui est aussi le chroniqueur gastronomique de Bel RTL, donne sur l'antenne de Bel RTL sa bonne adresse hebdomadaire. Il a savouré avec bonheur une cuisine de terroir français, des plats de vérité, chez Philippe et Véronique Pasquier, à Ixelles. S’il vous dit rosette, andouille, andouillette ou tête de veau, ne le prenez pas pour vous. C’est au Saint-Boniface, son resto-bistrot de la semaine. Excellent !
Philippe Callet: Le pire ennemi de certains restaurants, surtout à Bruxelles, c’est un parking introuvable. Jacques Kother, du magazine gastronomique Le Guide des Connaisseurs en a fait l’expérience cette semaine. Et c’est parfois dramatique… Vous l’avez vécu…
Jacques Kother: La Place Flagey, à Ixelles, c’est effrayant. Pas une place pour une voiture à midi et pourtant il y a beaucoup de restaurants dans le coin et même des bons… Pas uniquement des mauvais ! Alors, j’ai tourné pendant trois quarts d’heure et j’ai renoncé. Direction : la rue Saint-Boniface où il y a au moins un parking. Et c’est là qu’un jeune couple sympathique fait revivre une cuisine de terroir, une cuisine de vérité, inspirée par les terroirs français, avec des vins de qualité, et je veux rendre hommage aujourd’hui aux Pasquier, Philippe et Véronique, qui défendent au Saint-Boniface les cuisines de toujours, celles qui mettent le vin à la bouche, qui parlent à nos estomacs et à nos palais. Merci, donc, aux Pasquier, qui font œuvre utile, salutaire et salivaire!

Philippe et Véronique Pasquier
Philippe Callet: Mais qui ne plaît qu’à des amateurs et à des connaisseurs.
Jacques Kother: Ce n’est pas une cuisine que les Belges connaissent bien. C’est la cuisine des terroirs français, savoureuse, abondante, qu’il faut découvrir avec curiosité et un bel appétit. J’avoue que c’est un de mes bistrots préférés à Bruxelles car on y trouve aussi bien une tête de veau artisanale vinaigrette, que les rillettes d’oie du Quercy, la vraie rosette d’Auvergne, l’andouille de Guémené, toutes bonnes choses authentiques et savoureuses. Ici, j’aime les filets de harengs fumés à l’huile, les œufs en meurette à la bourguignonne, le pied de porc pané et grillé, mais aussi les tripes, les tripoux, le tablier de sapeur, et pour ceux qui n’aiment pas, et ils ont tort, les abats, du poisson et des viandes rouges que le chef vous sert, comme il dit avec humour, bleues, saignantes ou mal cuites. On sert aussi ici l’aligot fait avec des pommes de terre et de la tome fraîche de l’Aubrac. C’est introuvable ailleurs. Et les desserts sont alléchants.
Philippe Callet: Nous sommes donc ici avec une cuisine de vérité, avec de bons produits et des prix qui sont restés sages ? C’est la question que je vous pose.

Jacques Kother: Certains vins sont à moins de 20 euros. Pas tous. Mais une demi-bouteille de muscadet sur lie de Métaireau, un vigneron connu, c’est 14 euros. Les entrées vont de 9 à 13 euros, les plats tournent autour de 20 euros avec un filet américain maison à 16 euros. C’est un bistrot sympa, avec une cuisine généreuse, servie à table sur des nappes à carreaux, avec des produits qu’on trouve rarement ou difficilement ailleurs. C’est sans artifice mais c’est bourré d’idées. La cuisine de Philippe Pasquier, un nom à retenir, n’est ni géniale, ni fabuleuse, ni snobinarde, ni fusionnelle, elle est simplement bonne. C’est une cuisine faite avec des produits de vérité, bien goûteux, qui chatouillent nos papilles et procurent des émotions sensorielles.

Restaurant Le Saint-Boniface
9, rue Saint-Boniface à Ixelles
Tél. 02/511 53 66
Fermé samedi, dimanche et jours fériés.