Des maximes contre un chapon aux pruneaux
Sujet: Dr?le d?Histoire?

En 1610, Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet, inaugura l’ère des salons en recevant régulièrement en son hôtel quelques amis lettrés dont le but était de rénover la langue française malmenée depuis le début du règne d’Henri IV.
Côté dames, Mme de Sablé, née Madeleine de Souvré, était la plus instruite des habituées de l’Hôtel Rambouillet.
L’abbé Dailly la surnommait « l’ornement de son siècle » et Tallemant des Réaux ajoutait : « C’est la plus friande qui soit au monde, elle prétend qu’il n’y a personne qui ait le goût si fin qu’elle et ne fait nul cas des gens qui ne goûtent point les bonnes choses. Elle invente toujours quelque nouvelle friponnerie. »
« Madame, lui dit un jour La Rochefoucauld, je dois vous avouer que mes plus belles maximes ne peuvent soutenir la comparaison avec un plat de truffes de votre façon ».
Et il lui envoya ce mot : « Vous ne pouvez faire une plus belle charité que de permettre que le porteur de ce billet puisse entrer dans les mystères de la marmelade et de vos véritables confitures et il vous supplie humblement de faire en sa faveur ce que vous pouvez ».
La marquise lui demanda d’écrire des maximes.
« En voilà, répondit l’écrivain, mais comme on ne fait rien pour rien, je vous demande un potage aux carottes, un ragoût de mouton et un de bœuf, de la sauce verte et un autre plat, soit un chapon aux pruneaux ou telle autre chose que vous jugerez digne de votre choix ».
 








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