La société Michelin a décidé de retirer de la vente son édition Benelux 2005.

Cette décision courageuse a été prise devant le tollé suscité par la gaffe du rédacteur en chef belge qui attribuait deux fourchettes et un Bib gourmand à un restaurant ostendais qui n’avait pas encore ouvert ses portes (voir nos précédents échos). 
Hier soir, Michelin a publié un communiqué officiel indiquant que « Le processus de qualité d’élaboration de ce guide n’a pas été respecté. La prochaine édition devrait être disponible en librairies sous deux mois environ. Â»

Voilà qui va coûter cher au Michelin mais quelle magnifique opération en termes de crédibilité et de « public relations Â». Michelin redore ainsi son blason. On ne peut que s’en réjouir.

Et l’en féliciter !

En première page du journal « Le Soir Â» du 26 janvier, un article acide pour le guide Michelin sous le titre : «Coté au Michelin avant d’exister.» Et l’auteur, Eddy Surmont, de s’étonner – comme nous – du fait que le Michelin a attribué deux fourchettes et surtout un «Bib gourmand» (repas soigné à prix modéré) au Ostend Queen, nouveau restaurant ostendais encore fermé quand le guide était sous presse…

En page trois, «Le Soir» insiste : « Un restaurant ostendais évalué… avant son ouverture – Michelin offre des fourchettes les yeux fermés. Â»

Il est vrai que le restaurant est patronné par un chef « trois étoiles Â» mais est-ce admissible ? Le Soir en doute : «Reste que cette affaire laisse de nombreuses questions sans réponse. Qu’en est-il de ces visites d’inspecteurs qui réservent sous un nom d’emprunt et paient toutes leurs additions, dont la direction du guide rouge se vante en défendant « une méthodologie unique et prédéfinie» ? Qu’en est-il des «essais de table» permettant de comparer les prix et la qualité ?... A chaque gastronome, conclut Le Soir, de se forger son point de vue.»

C’est ce que nous faisons, au « Guide des Connaisseurs Â».

Ainsi donc, Michelin utilise une boule de cristal pour remplacer ses inspecteurs…

Rien à redire si le guide avait mentionné le nouveau restaurant en indiquant simplement qu’il

serait ouvert à partir du 8 janvier.

Mais lui attribuer déjà deux fourchettes et surtout un «Bib gourmand», c’est pousser très loin la complaisance… et la connivence.

Ce sont les autres restaurateurs, bien moins lotis, qui seraient en droit de rouspéter.

Et surtout, lui attribuer un «Bib gourmand», n’est-ce pas ridicule quand un de nos confrères de la « Dernière heure Â» qui s’est attablé dans le nouveau restaurant écrivait le 22 janvier : «Une addition qui, si l’on sait raison garder, ne doit pas dépasser les 60 euros» ?     

 Dans cette affaire, Michelin a perdu beaucoup de crédibilité.

Même si on ne doute pas de la qualité du restaurant en question, on peut s’interroger sur la déontologie et le sérieux d’un guide déjà fort controversé, en France comme chez nous.

Et les explications du responsable n’y changeront rien.

Les toiles d’araignée s’accumulent dans Le Guide Michelin, en ce qui concerne, en tout cas, la Belgique. 
A part une troisième étoile accordée au Hof Van Cleve à Kruishoutem et une deuxième étoile à L’Hostellerie Le Fox à De Panne, Michelin n’a pas encore pris beaucoup de risques cette année. Et il n’a pas attribué une deuxième étoile plus que méritée à La Villa Lorraine à Bruxelles, qui est l’un des plus grands restaurants du pays. 
Décidément, on finira par croire que Bibendum a une dent contre ce temple de la gastronomie et du bon goût.

C’est à se demander si les inspecteurs du Michelin savent encore manger. 
En tout cas, si vous avez un guide rouge d’une année récente, pas la peine d’acquérir la nouvelle version.

Sept nouveaux « une étoile Â» en Belgique : Terborght à Huizingen, Prêt-à-Goûter à Hasselt, De Oosthoek à Knokke, le restaurant du Château à Lavaux Sainte-Anne (devenu restaurant Lemonnier), Dimitri à Quaregon, Le Coq aux Champs à Soheit-Tinlot et Herbert Robbrecht à Vrasene. Bravo.
Mais sans vouloir enlever du mérite à la cuvée 2005, elle semble encore cette fois un peu maigrichonne. 
Côté suppression, La Brouette à Anderlecht quitte le firmament Michelin.

Un restaurant luxembourgeois passe de une à deux étoiles : Mosconi à Luxembourg-Grund.
Bref, la mère Mac Mich', excusez du pneu, n'a pas vraiment roulé à vive allure. 
Sans doute un accident de la croûte...

 

500 gr de papayes mûres, 1 citron, 1 lime, 800 gr de sucre cristallisé, 1 pincée de poudre de cannelle.

 

Pelez, épépinez et coupez les papayes en dés, mettez-les dans une bassine avec le sucre et laissez macérer 3 heures. Ajoutez la pulpe coupée en tranches des 2 citrons. Saupoudrez de cannelle, amenez à ébullition à feu vif. Cuisez encore 20 min à feu moyen, mettez en pot et couvrez immédiatement. 
Si vous désirez une confiture plus fine, mixez-la avant de la mettre en pot. 
C’est excellent avec le foie gras ou la mousse de canard par exemple.

Une idée de Laurent Van Poppel, restaurant «Le Moulin de Lindekemale» à 1200 Bruxelles, membre de L’Ecole des Chefs du Guide des Connaisseurs.