A « La Mirabelle Â», près du cimetière d’Ixelles, on fait bombance. Et c’est souvent plein, même si la place ne manque pas : trois grandes salles de style différent, une véranda qui donne sur le jardin où l’on mange en été. C’est, dans le quartier de l’université de Bruxelles, très animé, un endroit du bon vivre. C’est une brasserie-bistrot, avec sa cuisine traditionnelle, mais aussi une certaine créativité. Ce qui explique sans doute que beaucoup de clients ont voté pour cette brasserie-bistrot en espérant lui voir décerner un de nos « Grands Prix de la Bonne Cuisine de Tradition Â». On vient manger ici la tomate crevettes, les croquettes, le filet américain, d’excellents escargots à l’ail,  un parfait rognon aux trois moutardes, un jambonneau énorme et succulent, du gibier, et des desserts bien faits.

Les vins ? Choix limité mais assez convenable, avec notamment un excellent Chinon bien typé de Couly-Dutheil, un peu jeune encore dans le millésime 2002, ou le deuxième vin du Château Beychevelle, sans oublier un Muscadet sur lie dont le prix n’est pas prohibitif. C’est sympathique. La vérité est dans l’assiette et nous sommes loin du faux apparat, du chiqué sans âme, ou des trahisons mercantiles. Le chef, Jean-Louis Wullaert, et le patron, Orlando Marta, ont choisi le musette plutôt que Mozart. Qui le leur reprochera ? On aimerait tout de même que le choix de certains pousse-café, nous songeons aux alcools blancs,  soit plus rigoureux 
(La Mirabelle – Chaussée de Boondael, 459 à 1050 Ixelles. Tél. 02/ 649 51 73).

Qu’est-ce qu’une bonne pizza ? C’est une pizza qui n’a pas de cellulite, qui est plate comme une poitrine de jeune anorexique, croustillante comme un film porno, et qui échappe à la banalité. Rien de sert de jouer les vedettes du feu de bois en faisant tourner la pâte au-dessus de sa tête si le résultat est banal, si la pizza est couverte de n’importe quoi et de mozzarella à bas prix alors que la vraie est faite avec du lait de bufflonne et non avec du lait de vache.

Avouons tout de suite que la pizza n’est pas… notre tasse de thé. Mais il existe à Braine-l’Alleud (Brabant Wallon) un petit resto, «Lou Soleou», qui se réclame de la Provence, et en propose une vingtaine - excellentes - dans divers formats : petite, moyenne ou grande. On peut se partager une petite (8 ou 9 €) en entrée et manger ensuite autre chose.

«Lou Soleou», près de la gare de Braine-l’Alleud, est un restaurant sans prétention, pas cher, où l’on peut commander simplement une grande pizza (env. 15 €) et une bière.

Elle sera au jambon, tomate et fromage, Forestière (oignons, cèpes, pesto, pignons de pin), Blanche (crème, lard fumé, Roquefort, fromage râpé), Pistou (3 fromages et basilic), ou au Saint-Marcellin, notre préférée, avec ce fromage bien français, typé, fondant, tomate et tapenade. Le patron, Thomas Dewel, a manifestement trouvé le bon créneau. Il propose une bonne dizaine de recettes de spaghetti, mais aussi des cochonnailles,  une daube de bÅ“uf, des pieds et paquets marseillais, de la polenta grillée, du confit de canard, sans oublier le steak tartare avec des frites «maison» ou l’entrecôte. Les jeunes apprécient : «Ouais, c’est super !», et les plus âgés ne font pas grise mine.

Avec un excellent vin du Roussillon, servi à température de cave, et ayant ce qu’on apprécie chez une jolie fille, du charme et de la rondeur, on ne s’ennuie pas et on ne se ruine pas non plus 
(Lou Soleou – Place Ste Anne, 17 à Braine-l’Alleud. Tél. 02/ 385 25 35).

           

Sister Act

Ils sont nombreux à Bruxelles. Du « Belga Queen Â» déjà ancien comme le « Rouge Tomate Â», du nouveau « Switch Â» de la rue de Flandre, au « Sister Act Â» de la rue de la Régence. Cocteau disait : « La mode, c’est ce qui se démode Â». Soit. Mais si on veut durer, il faut tout de même que ce soit bon. Ici, la cuisine (de femme, Keltouma Closset, qui a fait ses classes dans d’excellentes maisons) est simple, non sans recherche, naturelle et délicate : croquettes aux crevettes, dos de cabillaud rôti et servi avec un coulis de tomate, tartare de Charolais poêlé, sauté de coquelet, tournedos de saumon au lard fumé. Notamment.

La carte des vins est bien composée : Riesling de Hugel ou excellent Menetou Salon 2003, pour les blancs. Le décor est moderniste. De jolies filles assurent le service. Il paraît que de nombreuses personnalités fréquentent ce restaurant agréable. Nous n’y avons vu, à midi, qu’un homme politique. Mais il est plus agréable de voir le nombril des serveuses (taille basse) que celui des clients

(Sister Act – Rue de la Régence, 25 à 1000 Bruxelles. Tél. 02/ 503 13 78).

 

Beaucoup de Portugais au « Madredeus Â», mais aussi de nombreux Belges qui aiment, et ils ont raison, cette cuisine à prix doux, simple et goûteuse, dans un petit restaurant très gai et sympathique, situé près de la place Saint-Josse, On y sert le Caldo Verde, le potage populaire du Portugal, avec chou vert et chorizo, la morue en croquettes ou cuite au four, des poissons variés, dorade ou espadon, avec beaucoup de légumes. Ambiance garantie avec feu ouvert, de jolies portugaises pour le service, une cuisine de femme bien faite et des vins rouges assez trapus ou le fameux Vinho Verde, qui a conservé un peu de gaz carbonique, et est issu de vignes qui poussent en hauteur comme au temps de Romains

(Restaurant Madredeus – Rue des Deux Eglises, 112  à Saint-Josse-Bruxelles. Tél. 02/ 230 95 47).  

Enfin une pâtisserie artisanale portugaise ! Et pas n’importe laquelle. Elle vient d’être ouverte par Joaquim Braz de Oliveira qui a tenu l’excellent restaurant Forcado, 192, chaussée de Charleroi à Bruxelles. C’est tout à côté, au 190c, que Joaquim propose - sur place ou à emporter - des spécialités comme des roulades à l’orange et aux amandes ou les fameux pasteis de nata, Ã  des prix très doux: 1, 10 € le gâteau.
(Le Petit Forcado, chaussée de Charleroi, 190c, 1060 Bruxelles. Té : 02/ 539 00 19)