Heureux temps! Au XIXe siècle, la France produisait de 800 à 1000 tonnes de truffes par an (contre une petite trentaine aujourd'hui). Le compositeur Rossini appelait la truffe "le Mozart des champignons". Il mit au point une recette de salade de truffes à l'huile de Provence, au vinaigre de France et à la moutarde anglaise qui plongeait, disait-il, dans l'extase. Joël Robuchon affirme qu'on ne récolte pas la truffe, mais qu'on la chasse. Et le meilleur chasseur, c'est la truie. Le "flair" des truies ne les trompe pas. Et pour cause: le diamant noir a une forte teneur en androstenole, une hormone présente chez le verrat. Sympathique: une expérience scientifique a révélé que la dite hormone titillait également certaines envies féminines. Ceci confirmerait sans doute l’adage selon lequel il existe en chaque homme et en chaque femme un cochon qui sommeille.

Grecs et Romains buvaient à la fin des banquets du lait caillé pour se rafraîchir et faciliter la digestion. Ce sont les Croisés qui ont ramené les recettes orientales de lait aigre.

En 1542, le roi François 1er, souffrait de neurasthénie et rien ne venait à bout de son mal. Il entendit parler d’un médecin juif qui préparait un exceptionnel lait de brebis à Constantinople. Le Roi le fit venir. L’homme arriva à pied avec son troupeau et put offrir du yaourt de brebis au monarque qui s’en trouva très bien. Las... Ce ne fut pas le cas des brebis. Les pauvres bêtes avaient mal supporté le voyage et ne s’acclimatèrent pas à Paris. Le troupeau fut décimé et le médecin repartit seul en Turquie, en emportant son secret.

“Si l’homme savait l’effet du céleri, il en planterait dans son coutil�, “Si la femme savait ce que le céleri vaut à l’homme, elle irait en chercher jusqu’à Rome�, “Il rend sa force aux vieux maris�, disent les dictons. Constatation: le céleri est un stimulant réservé uniquement aux hommes. Et Grimod de la Reynière précise à juste titre que ce n’est point la salade des célibataires. La réputation peu convenable de ce légume appelé jadis ache ou persil d’âne et que Bernard Loiseau qualifiait de viril, ne date pas d’hier: les Grecs de l'Antiquité offraient du céleri comme prix aux athlètes qui avaient remporté des victoires. Les Romains le tressaient en couronne pour se dégriser durant les banquets. Ils l’avaient dédié à Pluton, dieu du sexe et des enfers. C’est dire.

Ce fameux ketchup qui fait briller les cuivres…Son nom  vient de « kechap Â», sauce piquante inventée par les Chinois au XVIIe siècle. Les Britanniques l’adaptèrent en en déformant le nom. Le jugeant in-dis-pen-sa-ble, les ménagères faisaient leur propre ketchup en attendant la petite bouteille de Heinz en 1876. Charles Dickens salivait abondamment en pensant à « un bon gigot bien enrobé de ketchup Â»â€¦Avec une feuille de menthe ?

 

 

 

Voici venu le temps des restrictions. Dans la presse, on trouve régulièrement des conseils pour économiser le charbon, remplacer le savon, etc.

On y publie aussi des conseils pour cuisiner économiquement. En voici quelques-uns trouvés dans les journaux parisiens de 1942:

* Après avoir fait cuire du riz à l’eau, gardez votre eau dans une bouteille. Elle remplacera l’amidon.

* L’eau de cuisson des légumes (asperges, pommes de terre, légumes secs, choux-fleurs, choux) sera employée dans les potages.

* Ne jetez pas les tiges de salsifis. Le coeur fournira une excellente salade crue et les feuilles vertes seront cuites comme des épinards.

* Servez-vous des tiges de radis quand elles sont très fraîches pour en faire un potage avec des pommes de terre.

* L’orge mondé en grains lie avec consistance les potages. Prenez la précaution de le moudre au moulin.

* Faites dorer à la poêle dans très peu de beurre un oignon émincé et servez-vous de cette graisse en guise de beurre pour épinards, salades cuites, nouilles, riz, haricots verts, etc.

* Tous les résidus de graisse (pot-au-feu, ragoût, rôti) seront rassemblés dans un pot et serviront à la  cuisson des pommes de terre frites.